Lente et sûr
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Lente et sûr

Quand on dirige le regard sur les vides intergalactiques, leur inexprimable vacuité va nous frapper tout d'abord. Des concentrations infimes de la matière, des champs physiques presque imperceptibles... Les interactions sont rares et faibles, et ce n'est qu'en rangeant tout ça dans une échelle plus familière qu'on découvre avec surprise des phénomènes bien connus de la physique des médias plus dense, comme la dynamique du type solide, le plasma, des courants et des vagues, des effets frontaliers ou des transitions de phase.

De l'autre coté, même chez nous, on ne décide pas tous les affaires à la volée ; parfois, il faut presser le point longtemps et avec beaucoup de ténacité avant qu'il se débloque en gagnant l'allure, pour nous rendre un autre souci de l'arrêter à temps.

La sortie dans l'espace va initier l'humanité à la logique des évènements cosmiques : des vélocités énormes, et des poussées infinitésimales pour achever des changes de la mode de mouvement à une ample échelle, mais dans des temps longs hors imagination. Un être cosmique est à posséder une patience angélique, jamais être pressé, et ne jamais s'attendre à des réponses très proche. Des projets durables réunissent quelques générations, et les résultats n'ont à venir dans l'immédiat ; pourtant, on jouie des succès rapides avec l'expérience bien profitable pour le progrès des technologies.

Objectivement, il y a une relation entre l'intégrité des systèmes et la cadence de mouvement : toute force extérieure hors mesure va exciter de changes rapides (et donc des accélérations excessives) qui seraient destructives pour le système et même catastrophiques. C'est comme ça à tout niveau de l'hiérarchie du monde. Un atome persiste dans des champs assez faibles, et on peut étudier la structure des couche électroniques ; mais un champ plus élevé peut ioniser l'atome, ainsi modifiant la physique impliquée ; avec des collisions très durs, même le noyau de l'atome pourrait être abordé. Un navire se détruit contre des roches ; mais le marteau d'un géologue va détacher des morceaux de roc sans considérable effort, bien que la même existence de la falaise vient d'une collision catastrophique des plaques lithosphériques. L'économie et la société parfois survivent des accidents géographiques ou politiques ; mais il y a toujours la menace d'une crise ou d'une révolution. De même façon, un homme perdure dans des tumultes de la vie quotidienne, et sa biographie continue de la naissance à la mort ; pourtant, quelques-uns essuient des moments de rupture ou découverte, renaissance ou transition, et voilà un tout autre homme dont il faudrait compter les jours à nouveau.

Et encore, l'autre côté de la même hiérarchie : en mécanique quantique, une interaction extrêmement faible (ou la seule présence d'une autre chose) produit des effets bien observables ; les monts s'effritent ou se fendent par un réseau de craquelures microscopiques ; l'accumulation de petites commodités se tourne au bout du compte en une qualité différente de la vie ; grandissement et maturation introduisent un homme dans la communauté humaine, tandis que déclin et appauvrissement spirituel le poussent vers le bas-côté de la culture.

En philosophique, on parle de la dialectique de la qualité et la quantité, avec des transformations mutuelles. Il y a aussi l'idée universelle de l'hiérarchie : ce qui paraît stabile et évolue souplement à un niveau manifesterait un débauche de catastrophes à l'autre ; ce qui va pour l'intérieur du système pris en sa totalité joue le rôle de l'environnement pour chacune de ses pièces ; la statistique est toujours complémenté par la virtualité.

Alors, revenons à l'espace. Bien sûr, certains mouvements peuvent être accélérés au prix d'énormes dépenses énergétiques et une atténuation de la notion même de la solidité. Mais, en général, il s'agit d'un jeu gros, et les mises sont élevées. Pour mettre au point des domaines très étendus, il faut assimiler des temps aussi grands, les faisant des divisions de l'échelle commune. On est obligé de vivre par des âges cosmiques plutôt que des phases de circulation des planètes ou des étoiles.

Cela est bien différent de la tendance majeure des technologies terrestres, celle de la miniaturisation. Les processeurs de nos ordinateurs deviennent toujours plus petits ; nous nous avons déjà butés contre la limite quantique, que doit être surpassée pour un bond qualitatif dans le cause de l'augmentation de la vitesse du traitement de données, à arriver finalement au mur de la vitesse de la lumière.

Un ordinateur d'une échelle cosmique marcherait lentement et solidement : il n'a rien à faire avec des urgences de la chair mortelle, et un encore milliard d'années veut rien dire. C'est l'ampleur d'effet qui compte. En principe, rien ne nous empêche d'arranger des corps en l'espace en une manière préméditée pour que le tout fonctionnerait comme un ordinateur traditionnel (ou quantique). Peut être, l'humanité s'y engagera un jour. Notamment, quand la personnalité cessera de s'identifier avec un individu d'une seule espèce biologique et sera libre à se donner un corps tout nouveau, une sorte d'organisme cosmique. Pourquoi pas ?

Mais on peut trouver quand même que ce niveau spatial ne présentera qu'une partie de quelque chose beaucoup plus grandiose où des métagalaxies seraient comme des grains de sable, et les gens s'habitueraient à créer et recréer des univers.


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