Fatuite et propriete
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Fatuité et propriété

Dans la société humaine, rien n'est produit par une seule personne ou par un groupe isolé. Chacun dépend de tous, même si ces dépendances sont à la plupart très indirectes. Personne ne pourrait prétendre à faire une moindre chose sans aucune assistance. Le fait même de notre existence est déjà médiatisé par des milliards des gens. Dans la vie quotidienne, on a besoin de beaucoup de commodités, comme alimentation et vêtements, l'abri et la sûreté, formation et éducation, instruments et outils. Notre temps libre et notre intimité ne viennent que de la société. Nos pensées et nos sentiments sont culturellement déterminées, et nos idées expriment des demandes sociales.

C'est-à-dire, on n'est jamais seul en n'importe quelle activité, et tout ce qu'on fait est fait par la société entière. La formation d'un individu conscient assume des millénaires de l'expérience commune. La personnalité comme telle n'est qu'un effet collectif, la crête de l'onde.

Il n'y a personne qui se serait fait tout seul ; on est toujours fait par la culture dans laquelle on se trouve à vivre. Tout ce qu'on va achever est déterminé par des conditions économiques et sociales spécifiques, et tout notre acte est médiatisé par l'histoire et le présent de l'humanité.

C'est pourquoi l'idée de la propriété est fallacieuse dans le sens logique. Il n'y a pas de titre raisonnable pour n'importe quelle chose à appartenir à n'importe qui. Toute chose individuelle a été produite par toute la société à fin de satisfaire de besoin sociales. Une contribution n'est plus importante que l'autre. La concentration du bien et du pouvoir dans les mains d'un groupe limité de gens n'est donc que l'usurpation, et c'est seulement l'organisation mauvaise de l'économie et des rapports sociaux qui la fait possible.

Pourtant, la socialisation absolue n'implique point l'identité absolue. Au contraire, l'appui social universel avance des personnages vraiment uniques, et le manque de l'individualité signifie le manque de la socialité, la faiblesse de la raison. Une activité consciente ouvre une infini de possibilités, dont chacune devient implémentée en un individu particulier, et cette formation unique est indispensable pour la reproduction de la totalité du monde.


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