N'est-il pas étrange quand des nations entières deviennent soudainement possédées par l'achat de cadeaux, par l'arrangement des ornements, par cuisiner et consommer des plats insolites (et parfois malsains) ? N'est-il pas étrange que tous les gens doivent être gais sur les dates prédéfinies, sans regard des circonstances individuelles et dispositions personnelles ? N'est-il pas étrange quand, tout à coup, les horaires réguliers sont rompus et négligés et le travail de n'importe quelle urgence doit attendre jusqu'à la fin de la pause ?

Mais c'est exactement la manière dont les gens agissent sur les fêtes traditionnelles. Tant de temps dilapidé, tant de mal de tête gagné ! L'absurdité de cette tradition est particulièrement démonstrative en Russie, où les gens sont accoutumés à célébrer le Noël, le jour de l'an, et puis encore le Noël (7/8 janvier), et encore le jour de l'an (14 janvier), et puis le Nouvel an à la chinois, et puis la chaîne de fêtes incluant (parmi les autres) St. Tatiana (25 janvier), St. Valentin, le fête de l'armée (23 février), la fête de femmes (8 mars), St. Patrick, le Pâque (la semaine avant et la semaine après incluses), la Fête de travail, la Fête de la victoire... La première moitié de chaque année devient ainsi une festivité incessante. Les dates mêmes qui no sont pas encore officiellement reconnues comme les jours fériés influencent des humeurs publiques, en détournant les gens des besoins pratiques.

J'admets qu'on a parfois besoin de se détendre et s'échapper de la routine. J'insiste seulement que la vie de chacun(e) va son train individuel, et les gens savent bien quand il leur faut d'être heureux ou triste. Il faut qu'on puisse toujours prendre une pause aussitôt qu'on en a un vrai besoin, sans regard aux désirs de personne. Bien sûr, il ne faut pas que j'expose mes joies privées ou chagrins personnels au publique, en mettant tout sens dessus dessous autour de moi. En idéal, personne n'apercevrait jamais les événements personnels d'un autre, et chacun(e) considérerait la vie privée des autres.