L'amour a tout jamais
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L'amour à tout jamais

Il y a des gens qui croient que l'amour vient et s'en va, en suivant la nature situationnelle des rapports personnelles et les circonstances extrinsèques. Ils admettent que l'amour dépende des qualités du partenaire, donc chaque signe d'imperfection, comme la beauté fanée, une mauvaise habitude ou éducation insuffisante, peut affaiblir l'amour, et surtout en présence d'une autre personne qui semblerait ne pas avoir ces défauts. On présume que l'amour puisse s'éteindre, ou même tourner à son contraire, engendrant ainsi des différents conflits inter- ou intra-personnelles.

J'affirme que des opinions pareilles confondent l'amour avec des autres choses. Le vrai amour porte une touche de l'infini et il ne peut jamais s'altérer ou être modéré. De même manière, en mathématique, en diminuant un nombre très grand par un, on produit une change presque imperceptible, mais la répétition de cette opération va réduire le nombre original au zéro, ou même à une quantité négative ; mais on ne peut absolument changer l'infini par soustraction de quelque nombre, car l'infini ne peut jamais être épuisé par des quantités finis.

Une fois qu'on a trouvé l'amour, il est à durer éternellement, en transcendant les limites mêmes de la vie humaine. Il ne faut pas le confondre avec l'état épris, la sympathie, l'intérêt ou inclination, qui peuvent accompagner l'amour lui donnant une teinte unique. Mais on reconnaît la même mélodie en des timbres différents; de même, l'amour peut prendre des plusieurs formes en restant essentiellement le même.

L'amour n'a point de souci pour des positions économiques ou sociales, des vertus physiques ou spirituelles. Il n'est jamais susceptible aux problèmes de la vie ou l'opinion publique. L'amour est le plus durable de toutes les capacités humaines et une meilleure fondation pour développer la personnalité.

Mais, s'il faut chercher l'amour, s'il n'existe pas tout le temps, comment peut-on le supposer à durer ? Bon, on sait bien qu'en mathématique, il y a des intervalles bornés d'un côté en s'étendant vers l'infini à l'autre. Mais je suis sûr que l'amour n'est point borné de cette façon. Il n'émerge jamais de l'inexistence, il n'a ni le commencement ni la fin. C'est pourquoi on parle habituellement de l'amour découvert, rencontré ou trouvé... C'est-à-dire, votre amour est déjà présent dans le monde bien avant que vous en auriez pleine conscience. L'amour de chacun est prédéterminé par tout l'arrangement des choses dans le monde entier, il n'y a pas de place pour coïncidences. Pour cette raison, l'amour est souvent perçu comme une sorte de destin, une force étrangère hors contrôle de personne ; et c'est pourquoi il peut s'allumer comme un éclair, à un instant, du premier regard, au moindre signe de l'affinité spirituelle.

Et pourtant, on ne peut jamais devenir esclave de l'amour, parce que son idée même implique la liberté et l'aspiration consciente. L'amour ouvre aux gens leur infini intrinsèque, l'univers entier dans chaque personne. L'universalité pareille n'est pas compatible avec la domination ; elle ne supporte aucune restriction sauf celle de la dévotion libre. Il n'y a rien d'étonnant que l'amour a toujours été une source universelle de créativité. L'existence même de la culture humaine, de la conscience et la raison, est un produit de l'amour.


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